“Bretagne Ultra Trail” : mon défi fou ou logique?

“Bretagne Ultra Trail” : mon défi fou ou logique?

22 mars 2019 5 Par Frédéric

L’organisation du Bretagne Ultra Trail et du Challenge Trail Armor Argoat m’a demandé de proposer un article sur “mon envie de BUT et mes envies de coureurs”. Il se trouve en effet que je fêterai mes 43 ans sur cet ultra trail le jour même du parcours de 103 km et dès la ligne d’arrivée franchie… Enfin je l’espère!

J’ai une révélation à vous faire : ce sera officiellement mon premier ultra trail au sens de la FFA (= Trail > 80 km) ! La plus longue distance que j’ai parcourue jusqu’à présent étant le trail de Guerlédan : 63 km et 2600m D+. Autant dire que cette première fois aura vraiment une saveur particulière… Qui plus est dans une région d’adoption que j’affectionne depuis mon enfance!

Mal de dos, multiple blessure, burn out… Ce défi est-il raisonnable?

Des problèmes de dos incompatibles avec la course à pieds?

Alors que je reprenais la course à pieds en 2013 après un défi lancé en soirée par des amis… Je fus vite rattrapé par mes problèmes de dos. Au point d’être rapidement immobilisé après mon premier semi-marathon : douleurs lombaires, début de sciatique, radios, IRM… Le diagnostic tombe : protusion et saillie discale de 9 mm en L4-L5 et 1 mm en L5-S1.

Rien de grave en somme : cela ne mérite pas une opération chirurgicale comme certaines hernies, mais c’est tout de même handicapant et douloureux par épisode. L’avis de mon médecin traitant de l’époque est sans appel : la course à pieds est la dernière activité sportive recommandée en pareille situation, car trop traumatisante…

Ma décision fut d’abord de lever le pied. Puis, je constatais rapidement que même pendant l’arrêt prolongé de la course à pied, mes douleurs persistaient voire empiraient ! La faute à trop de travail de bureau sans doute et un appétit naturel qui me faisait prendre des kilos superflus en l’absence d’activité physique suffisante. Je décidais donc de changer de médecin et de me remettre à la course à pied : quitte à avoir mal au dos, autant me faire plaisir malgré tout et de consulter des spécialistes plus sensibles à ma passion.

Le remède ? Mon “BUT” : se faire plaisir, s’entraîner sérieusement et régulièrement…

Finalement en pratiquant régulièrement la course à pied, en faisant du gainage et en éliminant un certain nombre de kilos superflus, me voilà aujourd’hui en capacité de courir des trails de moyennes distances et je l’espère cet ultra trail. Mes douleurs lombaires sont moins aiguës et moins handicapantes, mais toujours présentes. Elles sont maintenant assorties depuis 2 ans de douleurs aux cervicales… Et depuis plusieurs mois d’une fragilité à la cheville gauche (entorse à répétition) et de tensions aux ischios-jambier… Probablement qu’il y a aussi un lien avec l’âge de l’athlète…

Se faisant, je deviens peu à peu un spécialiste des exercices anti blessures : étirements, renforcement musculaire, gainage, relaxation… Je plafonne pour l’instant ma semaine à 3 séances de course à pieds (4 en ce moment, BUT oblige), mais j’y ajoute différents exercices complémentaires. J’y reviendrai dans d’autres articles, comme celui consacré à la cohérence cardiaque et à la méditation par exemple.

>>> LIRE l’article : 3 habitudes ZEN pour s’améliorer en course à pieds

J’ai fait un “burn out” il y a un an, et alors ?

Ceux qui connaissent ou ont fait l’expérience d’un “burn out” (épuisement professionnel en ce qui me concerne) savent que le principal remède, c’est le repos ! Dans ces conditions, un effort tel qu’un ultra trail n’est pas forcément recommandé…

Je suis aujourd’hui sorti de la période de “crise” et je considère que la pratique du trail est une activité ressourçante pour moi. J’aime courir, j’ai besoin de me dépenser physiquement, j’ai besoin d’être dehors, de sentir le parfum de la nature et de l’aventure. Cela me nourrit, mais c’est aussi un échappatoire et un point d’ancrage. Force est de constater que dans la période de tourmente que j’ai traversée, c’est l’une des seules activités où j’ai continué à faire preuve de régularité et de permanence dans mon engagement. Quand tout est complexe, qu’on à l’impression de régresser ou de se perdre, courir est extrêmement simple : on met un pied devant l’autre et on avance.

Il convient de rester vigilant malgré tout, car on parle ici d’ultra trail !

L’ultra trail est une pratique sportive très exigeante dans la préparation et l’effort physique et mental. Cela exige aussi d’y consacrer beaucoup de temps, d’attention et d’investissement, quelque fois au détriment de la vie professionnelle et familiale… Le surinvestissement n’est donc pas loin ! Dans mon cas comme pour celui de tout coureur amateur, il convient d’être ULTRA vigilant à cet aspect : l’ultra trail est une activité plaisir pas une activité de substitution !

Ce défi, j’en rêve… Faire cet ultra trail et bien d’autres encore!

Course de préparation à mon premier ultra trail

J’adore courir des trails ! Et je rêve d’atteindre ces distances « ultra » bien que je ne me sente pas vraiment prêt. Il y a quelque chose d’irrationnel à cela, en tous cas quelque chose que je ne m’explique pas vraiment dans cet attrait que je peux avoir pour l’ultra effort et que je peux constater chez les ultra trailers que je côtoies.

Même modeste compte tenu de mes performances, j’ai gardé un mental de compétiteur. J’ai couru le trail de Guerlédan (63km, 2600 D+) en un temps honorable de 8h41 minutes. Pas si mal pour mon 1er trail > 30 km!

Surtout je me suis régalé des paysages, de l’ambiance, de la camaraderie, de ce premier effort long, de la gestion de course. Je suis convaincu d’après tous les témoignages que j’ai, que je vais retrouver cela au Bretagne Ultra Trail. Et je me suis découvert de nouvelles ressources mentales et physiques ! Grâce à la visualisation mentale, j’ai fait les 20 derniers kilomètres sur un nuage. Il me fallait même me raisonner pour contrôler mon allure! C’était juste incroyable.

J’ai touché du doigt plusieurs nouvelles sensations lors de cette expérience : la solitude hypnotique, l’état contemplatif de la nature et de ce que nous sommes capables d’y faire, le sentiment archaïque que courir est une nécessité pour vivre. Malgré le côté “artificiel” de l’événement qui est organisé, balisé, de cette masse de coureurs déguisés de tenues fluos, des ravitaillements saucissons… On a quand même l’impression d’être lâché en pleine nature et livré à nous-mêmes.

Et bien d’autres trails encore ?

Ce premier ultra est un BUT et un commencement… pour de prochains défis j’espère : Ultra marin ? UTMB? Diagonale des fous…? Soyons encore plus fou : Grand raid des Pyrénées ? Le Tor des Géants ? Ultra Trails dans l’Himalaya ? Allez, je me concentre d’abord sur cette belle et première épreuve : le Bretagne Ultra Trail!

Un défi très personnel…

Cette première expérience de l’ultra trail, j’y pense depuis quelques années déjà sans trop y croire. Mais le moment est venu de me prouver que j’en suis capable, que malgré mes 43 ans, je peux encore accomplir des « exploits ».  

J’écris sur ce blog depuis 2 mois. C’est bien beau d’écrire sur l’ultra trail et de n’en avoir pas vraiment encore fait ! Le Bretagne Ultra Trail va me permettre d’être plus crédible dans ce que je raconte !

Ce BUT arrive à un tournant de ma vie

A cette étape de ma vie et compte tenu de ma situation, ce défi, c’est l’occasion de réaliser un rêve, de me donner la force et l’énergie d’aller au bout de moi-même et de franchir un cap.

Courir c’est une belle métaphore de la vie.

Après avoir fait un “burn out” il y a un an, c’est une belle occasion de prouver à mes proches et à moi-même que tout est possible quand on y croit suffisamment, quand on est déterminé et quand on s’en donne les moyens. Je sais aussi que ce défi est de taille à mobiliser beaucoup de mes forces et de me battre contre mes démons… C’est pourquoi j’ai aussi envie de le partager, avec les copains du club et à travers ce blog avec la communauté de plus en plus grandes des coureurs anonymes, comme moi, qui relèvent ce type de défis un peu fous !

Passer de 63 km à 103 km, cela fait quand même un sacré saut… Presque un marathon!!!

A l’heure actuelle, je n’ai parcouru que 2 fois des distances supérieures au marathon. C’était lors du trail de Guerlédan et très récemment lors du trail « Entre Palis et Mégalithes » : 51km qui ont été juste catastrophiques pour moi, c’est à peine si j’ai pu finir… Alors forcément passer à une distance supérieure à 100 km semble un peu précipité. Cela ne respecte pas tout à fait le principe de progressivité que je répète régulièrement… Beaucoup de spécialistes de l’ultra trail conseillent aussi de “valider” sa capacité à faire des trails d’environ 60-80km avant de passer à la distance supérieure…

Autant dire qu’il va falloir que je gère bien ma préparation physique, voici mes mantras :

  • Bien s’entraîner, n’est pas trop s’entraîner.
  • Bien s’entraîner, c’est bien récupérer.
  • Bien s’entraîner, c’est soigner ses blessures et s’assurer de ne pas s’en faire de nouvelles.

Et ma préparation mentale :

  • Le moteur de ce défi : c’est le plaisir ! Et même s’il est très ambitieux, il ne doit pas être une “charge mentale” ou une “source de stress”
  • Il va falloir passer de l’appréhension, du doute à la certitude que je peux le faire
  • Déterminer ma stratégie clairement et préparer ma gestion de course

Ce blog me paraît le lieu idéal pour partager ce défi, la manière dont je vais le préparer, et tous ces enseignements avec ceux qui, comme moi, veulent faire leur premier ultra trail !

L’idéal serait de se retrouver côte à côte lors du Bretagne ultra trail !!! 😉

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